La Terre vue de l'Espace : Barrière de glace en Antarctique
Sur cette image prise par Envisat apparait le système composé de la barrière de Brunt et de la langue de glace de Stancomb-Wills sur les côtes du nord de la Terre de Coats, en Antarctique.
Ce système est une fine barrière de glace rattachée à la Côte de Caird sur la bordure orientale de la Mer de Weddel. La barrière de Brunt (à gauche) et la langue de glace de Stancomb-Wills (au centre) sont reliées par une masse d’icebergs maintenus ensembles par une banquise extraordinairement épaisse pouvant atteindre 50 m et de plus petits blocs de glace irréguliers.
La langue de glace de Stancomb-Wills est une extension maritime du glacier éponyme. Elle progresse rapidement et la largeur du front de glace atteint quelque 70 km.
Couverte de glaces, l’île de Lyddan est visible à droite de la langue de glace Stancomb-Wills. Elle se caractérise par trois péninsules étroites qui la font ressembler à une queue de baleine.
Une grande partie du système est profondément fissuré. On distingue ainsi une grande fracture entre l’île de Lyddan et la langue de glace.
La barrière de Brunt est une plaque de glace flottante de 100 m d’épaisseur qui est alimentée principalement par les glaces s’écoulant depuis la Terre de la Reine-Maud.
La barrière progresse chaque année de plusieurs centaines de mètres vers l’océan. Une fois qu’elle atteint la Mer de Weddel, elle est soumise au stress combiné des températures plus chaudes et du mouvement des marées jusqu’à ce que des fragments s’en détachent et forment des icebergs.
Depuis le milieu des années 1950, la barrière abrite la station polaire Halley du British Antarctic Survey. Comme la barrière est mouvante, elle emporte avec elle la station Halley, qui dérive vers le nord-ouest d’environ un demi kilomètre chaque année.
L’étude des barrières de glaces est importante car il s’agit d’indicateurs du changement climatique en cours. L’observation par satellites de l’Antarctique sur le long terme est essentielle car elle fournit des données indiscutables sur les tendances en cours et permet aux scientifiques de faire des prévisions.
Au cours des 20 dernières années, les satellites des missions ERS et Envisat de l’ESA ont été les principaux instruments pour l’évaluation et la démonstration de l’utilité des données collectées par lobservation des régions polaires depuis l’espace.
Le radar ASAR (Advanced Synthetic Aperture Radar) d’Envisat est particulièrement adapté à l’acqusisition des données au dessus de l’Antarctique car il est capable de « voir » à travers les nuages et dans l’obscurité – deux conditions d’observation très courantes dans ces régions. Les images quotidiennes de l’Antarctique prises par ASAR sont mises à disposition des scientifiques et aisément accessibles.
Cette image a été acquise par le radar ASAR le 5 mars 2011.