La Terre vue de l'Espace : le Groenland et l’île d’Ellesmere
Cette image radar fournie par Envisat montre la pointe nord-est de l’île d’Ellesmere (à gauche) dans l’Arctique canadien et l’extrémité nord-ouest du Groenland – la plus grande île de la planète (à droite).
En bas de l’image, les eaux, qui apparaissent en vert et en violet, forment le détroit de Nares qui s’évase vers le nord pour former le canal de Robeson. Celui-ci draîne la mer de Lincoln (dans le coin supérieur gauche) qui fait partie de l’océan arctique.
La zone de couleur blanche et bleue sur la partie droite de l’image est une portion de la calotte glaciaire du Groenland, la deuxième plus grande concentration d’eau douce gelée sur Terre après la calotte polaire antarctique.
D’une couleur rougeâtre, le plus grand glacier flottant de l’hémisphère nord, le glacier de Petermann, s’étire en bas de l’image au centre en direction du détroit de Nares. Le glacier de Petermann a perdu un bloc de 29 km2 entre le 10 et le 25 juillet 2008.
Si la calotte glaciaire du Groenland venait à fondre complètement, le niveau global des mers s’élèverait de 7 m. Cela rend indispensable de surveiller la hauteur des calottes glaciaires la vitesse à laquelle elles fondent.
Grâce aux données satellitaires récoltées entre 1996 et 2005 par les satellites ERS-1, ERS-2 et Envisat de l’ESA, ainsi que par le satellite canadien Radarsat 1, les scientifiques ont découvert que les glaciers du sud du Groenland déversaient deux fois plus de glace dans l’Océan Atlantique chaque année qu’ils ne le faisaient en 1996.
Une autre étude basée sur les données de l’altimètre radar d’ERS-1 et d’ERS-2 entre 1992 et 2002 montre que la calotte glaciaire du Groenland a gagné plus de glace par les chutes de neige à haute altitude au cours de cette décennie qu’elle n’en perdu par la fonte le long des côtes.
Les résultats combinés de ces études suggèrent que le réchauffement global influe sur les calottes glaciaires. Un environnement plus chaud accroît la quantité d’eau présente dans l’atmosphère avec pour conséquence des chutes de neige plus importantes sur le Groenland. Toutefois, au même moment le réchauffement des océans entraine la fonte des glaces périphériques le long des côtes.
Les images radar standard ne sont pas en couleur, car elles représentent la diffusion plutôt que la réflexion de la lumière par la surface. Cette image composite a été réalisée à partir de trois images acquises par le radar à synthèse d’ouverture ASAR (Advanced Synthetic Aperture Radar) d'Envisat à des dates différentes avec une couleur spécifique associée à chacune afin de mettre en évidence les différences entre elles.
La couleur verte correspond aux données du 29 mai 2008, le rouge au 7 août 2008 et le bleu au 16 octobre 2008.