ESWW4: Conférence à Bruxelles sur la “météo de l’espace”
Le Soleil et le milieu spatial donnent lieu à des défis pour la haute technologie sur notre planète. Il s’agit de tenir à l’œil, 24 heures sur 24, les éruptions de notre étoile qui sont parfois très intenses. On fait ce qu’on appelle de la « météo de l’espace » (Space Weather).
Comment faire mieux connaître les risques que ses prévisions permettent de prévenir pour la vie terrestre ? Les chercheurs du monde entier se trouvent réunis à Bruxelles du 5 au 9 novembre pour débattre de cette question qui est vitale pour les activités humaines.
Chaque jour, la radio et la télévision nous habituent au bulletin météorologique qui concerne le temps dans l’atmosphère terrestre. Il existe d’ores et déjà une météo, moins bien connue et tout aussi vitale, pour les conditions de l’environnement spatial qui influencent notre planète. Ce n’est pas de la science-fiction ni une vision futuriste. On diffuse de façon régulière des bulletins qui prédisent et annoncent les éruptions qui se produisent dans le Soleil et leurs effets sur la Terre. Ce qu’il importe de savoir, c’est que ces changements qui affectent le milieu spatial ont des effets non négligeables.
L’influence du Soleil sur notre Terre
Au cours de cette « Semaine européenne de la Météo de l’Espace » qui en est à sa 4ème édition (4th European Space Weather Week/ESWW 4), des spécialistes du monde entier se réunissent à la Bibliothèque Royale (Bruxelles), pour débattre des perspectives de cette jeune discipline scientifique et pour faire le point sur l’impact des connaissances pour les activités terrestres. Une journée entière sera consacrée au thème “Developing the Scientific Basis for Monitoring, Modelling and Predicting Space Weather” (Développement de la base scientifique pour la surveillance, la modélisation et la prévision de la Météo de l’Espace).
Les recherches sur le fonctionnement du Soleil nous servent à mieux comprendre l’Univers et les lois de la nature. Elles ont une autre dimension pour la vie sur Terre : l’économie, les évaluations du danger des rayonnements, les études sur l’évolution du climat sont concernées par les données de « météo spatiale ».
Ainsi des doses de radiations, soudaines et intenses, proviennent du Soleil, portées par des nuages de plasma et un vent solaire incessant qui agit sur l’atmosphère terrestre. Elles ont un effet négatif sur le fonctionnement des satellites et sur la santé des astronautes dans l’espace. Ces derniers peuvent, par exemple, être victimes d’une quantité de rayonnement qui peut être fatale, s’ils ne s’abritent pas à temps.
La météo de l’espace : on doit en tenir compte
Tempête solaire : un phénomène bien loin de nous ? Il ne peut être ignoré et il doit nous préoccuper. Le Soleil influence directement la vie quotidienne sur notre boule bleue dans le Cosmos, au point de pouvoir la bouleverser. Les radiocommunications peuvent être interrompues soudainement. Les systèmes de navigation GPS deviennent moins précis et leurs signaux se trouvent perturbés. Les pipelines sont affectés par une plus forte corrosion. Les centrales électriques s’arrêtent de fonctionner. De tels incidents se sont déjà passés dans le Grand Nord canadien.
La sécurité du transport aérien doit tenir compte, de façon scrupuleuse, des données de la météo de l’espace. Une tempête solaire peut provoquer des pannes dans les communications et pour la radionavigation. Et la hausse du flux de protons fait qu’au Pôle Nord, les passagers d’un avion peuvent recevoir une forte dose de radiations.
La météo de l’espace est, plus que jamais, d’une grande acuité. La NASA a d’ailleurs mis sur pied un panel international d’experts. Parmi ceux-ci, on trouve Ronald Van der Linden, le directeur de l'Observatoire Royal de la Belgique (ORB), lequel fait partie du Space Pole sur le plateau d’Uccle, près de Bruxelles.
On s’interroge surtout sur l’évolution de l’activité du Soleil au cours des années à venir. « Il sera essentiel pour la société de savoir quel sera le niveau prochain du pic d’activité dans le cycle du Soleil », note R. Van der Linden. « Grâce à la météo de l’espace, on en saura plus sur la fréquence et l’intensité des tempêtes solaires comme des perburbations terrestres qui y sont associées ».
L’ESA concernée par la « météo de l’espace »
Durant cette semaine, Bruxelles est le théâtre de discussions pour de nouvelles structures de coopération entre les institutions, les sociétés et les chercheurs, en faisant en sorte que la science et les applications puissent converger pour le bénéfice de la communauté mondiale.
Au cours de la conférence, le Solar Influence Data Analysis Center (SIDC) qui fait partie de l'Observatoire royal de Belgique accueille plus de 200 scientifiques renommés. Ce Centre fonctionne en parfaite synergie, au sein de l’Observatoire, avec le Space Weather Working Team de l’ESA dans le cadre de l’action COST 724 (COST est l’abréviation de European Co-operation in the field of Scientific and Technical research, qui désigne la coopération européenne dans le domaine la recherche scientifique et technique) de la Commission européenne (EC).
L'action COST 724, à laquelle participent 28 pays et 6 institutions scientifiques, entend, d’après ses critères, « développer la science à la base des applications de la météo de l’espace et explorer les méthodes qui fournissent un éventail compréhensif des services que la météo de l’espace peut rendre, grâce à la modélisation et à la surveillance des relations Soleil-Terre ». Cette initiative financée par la Commission est récente, puisqu’elle a démarré en 2003, lorsque l’ESA a décidé d’organiser un événement commun qui, pendant une semaine, facilite et favorise les échanges d’informations et les actions de coopération entre les acteurs concernés par la météo de l’espace.
L’objectif est de mettre en relation, pour les différents aspects de météo spatiale, l’offre de services et les utilisateurs finaux. L’ESA organise depuis 1998 des ateliers à l’ESTEC, aux Pays-Bas. Les deux premiers ESWW s’y sont tenus en 2004 et 2005. Ils se déroulent dans la capitale européenne depuis 2006.
A noter que PROBA-2, le prochain mini-satellite scientifique de l’ESA qui sera réalisé par l’industrie belge (avec Verhaert Space, comme maître d’œuvre), sera un observatoire des phénomènes solaires. Il sera équipé d’instruments de détection qui sont développés par l’Observatoire Royal de Belgique (ORB) et par le Centre Spatial de Liège (CSL). Son lancement, comme compagnon de l’Earth Explorer SMOS (Soil Moisture & Ocean Salinity), est prévu à l’automne 2008 au moyen d’une fusée Rockot depuis le cosmodrome russe de Plesetsk.
Informations
SIDC
Observatoire Royal de Belgique
Avenue Circulaire
1180 Brussel
Ronald Van der Linden
02/373.02.49
Ronald.VanderLinden@oma.be
Petra Vanlommel
0474/59.22.23
Petra.Vanlommel@oma.be