La Terre vue de l’Espace : Efflorescence algale dans le Golfe de Gascogne
Cette image prise par Envisat montre l’efflorescence du phytoplancton dans le Golfe de Gascogne. Celui-ci, qui est une extension de l’Océan Atlantique Nord, est bordé à l’Est par la côte ouest de la France (de la Bretagne à l’Aquitaine) et au Sud par la côte nord de l’Espagne (de la Galice au Pays Basque).
De violentes tempêtes dans la zone lui ont valu une réputation de mer difficile auprès des marins. Outre des grains susceptibles de se déclarer à n’importe quelle époque de l’année, on y mesure des coups de vents excédent les 100 km/h.
Le Golfe s’orne ici de volutes bleues et vertes de phytoplancton, des algues marines microscopiques qui dérivent à la surface de la mer ou près de celle-ci. Comme la végétation terrestre, ce phytoplancton utilise le pigment vert de la chlorophylle pour la photosynthèse, ce processus qui permet de transformer la lumière du Soleil en énergie chimique.
Le phytoplancton est capable de convertir des composés inorganiques simples, comme l’eau, l’azote et le carbone, en matériaux organiques complexes. Grâce à cette capacité à « digérer » ces composés, on estime qu’ils éliminent autant de dioxyde de carbone de l’atmosphère que la végétation terrestre. En conséquence, les océans exercent une profonde influence sur le climat.
Comme le phytoplancton influence la quantité de carbone dans l’atmosphère, mais est aussi sensible aux changements environnementaux, il est important de le surveiller et de le modéliser pour les calculs sur l’évolution du climat futur.
Bien que certaines espèces de phytoplancton soient composées d’organismes individuellement microscopiques, prise en commun, la chlorophylle qu’ils utilisent pour leur photosynthèse colore les eaux de l’océan où ils évoluent. Cela nous fournit un moyen de détecter ces minuscules organismes depuis l’espace grâce à des instruments dédiés à la couleur des océans tels que la caméra MERIS (Medium Resolution Imaging Spectrometer) d’Envisat.
Le premier objectif de MERIS est de fournir des mesures quantitatives de la couleur des océans, mais la caméra offre suffisamment de souplesse pour servir également à des applications dans l’étude de l’atmosphère et des surfaces émergées.
Les volutes vertes et beiges visibles le long des côtes françaises ne sont pas dues au plancton mais aux sédiments charriés par les eaux.
La partie occidentale de la chaine des Pyrénées - couverte de neige - est visible entre la France et l’Espagne.
Cette image a été prise par la caméra MERIS le 13 avril 2009, en mode « pleine résolution » qui permet de distinguer des détails de 300 m au niveau du sol.