L’expédition 40 est prête au départ
Depuis des formations étonnantes au respect des traditions, tout est fait pour que l’astronaute de l’ESA Alexander Gerst et ses coéquipiers arrivent jeudi à la Station spatiale internationale en toute sécurité et en bonne santé – même si cela doit inclure être mis la tête en bas et se soulager sur les roues d’un bus.
L’équipage a atterri sur le site de lancement de Baïkonour, au Kazakhstan, deux semaines avant le lancement prévu pour le 28 mai, et a continué à se préparer au sentiment de désorientation qu’implique la vie en impesanteur.
Les docteurs russes pensent que basculer les astronautes la tête vers le sol et les faire tourner sur une chaise donne aux organes de l’équilibre un avant-goût de la confusion qu’ils vont endurer en impesanteur.
La plupart des astronautes souffrent du mal de l’espace pendant leurs premiers jours en orbite alors que leurs corps s’adaptent à leur nouvel environnement, un peu comme le mal de mer.
Le cerveau et d’autres organes reçoivent des signaux contradictoires lorsqu’ils sont soumis à l’impesanteur – les yeux d’Alexandre l’informeront qu’il se déplace à l’intérieur de la Station spatiale, tandis que son sens du mouvement lui dira le contraire.
Les membres d’équipage doivent néanmoins être capables de contrôler le Soyouz immédiatement après le décollage, et de commencer à travailler dés qu’ils montent à bord de la Station. Pendant les premiers jours dans l’espace, de nombreuses expériences de physiologie humaine étudient la manière dont le corps s’adapte à son nouvel environnement.
L’équipage est placé en quarantaine avant le décollage, et les contacts avec des personnes autres que les médecins et les personnels clé sont restreints au strict minimum. Un simple rhume mettrait en danger l’ensemble de la mission – et Alexander s’entraine depuis deux ans et demi pour son vol.
Traditions
De nombreuses traditions ont vu le jour au fil des ans pendant les jours qui précédent le décollage en Soyouz. L’équipage dort à « l’hôtel des cosmonautes » et chacun signe la porte de sa chambre lorsqu’il la quitte pour la dernière fois en se rendant sur le pas de tir.
Un peu plus tôt, chacun plante un arbre à l’arrière de l’hôtel afin de laisser derrière soi un symbole vivant alors qu’il est en orbite autour de notre planète. La veille du décollage, l’équipage regarde un classique du cinéma russe, Soleil Blanc du Désert.
Le jour J, un bus emmènera Alexander, le commandant russe Maxim Suraev et l’astronaute de la NASA Reid Wiseman au site de lancement. Ils feront une pause obligatoire en chemin pour se soulager, parce que c’est ce que fit Youri Gagarine le jour où il est devenu le premier homme dans l’espace.
Une bénédiction par un prêtre orthodoxe fait office de précaution ultime – mieux vaut prévenir que guérir.
Un ascenseur emmènera le trio au sommet du lanceur de 45m de hauteur, et ils s’introduiront dans leur vaisseau spatial. Ils devront alors attendre deux heures dans leur cockpit étroit que les techniciens terminent les préparatifs pour que la fusée consomme 274 tonnes de combustible pour atteindre l’orbite.
En moins de dix minutes, ils parcourront 1640 kilomètres, et accéléreront jusqu’à l’incroyable vitesse de 28000km/h avant d’arriver six heures plus tard à ce qui sera leur maison pour six mois, la Station spatiale internationale.
Suivez le lancement et la mission grâce au blog Blue Dot qui sera lancé le soir du 28 mai ; plus de détails seront donnés ultérieurement.