Un astéroïde survolera prochainement la Terre
Un astéroïde dont on sait encore peu de choses frôlera notre planète le 15 février prochain, ne passant qu’à 28 000 km de la surface terrestre. Ce caillou spatial de 50 m de diamètre a été découvert l’an passé en Espagne par des astronomes amateurs financés par l’ESA.
On dispose de peu d’informations sur cet astéroïde, et d’aucune mesure directe de sa taille. De sa luminosité, les scientifiques déduisent un diamètre compris entre 50 et 80 m. Sa composition est inconnue et sa masse est estimée à 130 000 tonnes.
Tout ce dont on est certain, c’est qu’il ne frappera pas la Terre avant un moment. « Son orbite peut être calculée assez précisément en utilisant la base de données européenne NEODyS recensant les objets géocroiseurs » assure Detlef Koschny, responsable des objets géocroiseurs au Bureau de surveillance de l’espace de l’ESA. « Les calculs montrent que tout risque de collision avec la Terre avant la fin du siècle peut être raisonnablement écarté. »
Le 15 février, l’astéroïde passera au plus près de la Terre pour ce siècle lorsqu’il nous survolera à environ 28 000 km d’altitude et à une vitesse de 7,8 km/s.
« C’est nettement plus bas que l’anneau géostationnaire où se trouvent la plupart des satellites de télécommunications » poursuit M. Koschny. « Il n’y a cependant aucun danger pour ces satellites puisque l’astéroïde passera en dessous et ne coupera à aucun moment la ceinture géostationnaire. »
L’astéroïde fera sa plus grande approche vers 19h40 T.U. (20h40 heure de Paris) vendredi soir de la semaine prochaine. Bien que minuscule comparé à l’immensité de notre système solaire, il devrait être visible en Europe avec une bonne paire de jumelles braquée dans la bonne direction. (voir lien ci-dessous).
Découvert par des amateurs
Cet astéroïde a été découvert le 22 février 2012 dans le cadre du programme d’observation du ciel de La Sagra, financé par le programme de surveillance de l’espace de l’ESA. L’observatoire se trouve au sud-est de l’Espagne, près de Grenade, à une altitude de 1700 m. C’est un des endroits d’Europe continentale où le ciel est le plus sombre, dépourvu de pollution lumineuse.
Du fait de sa petite taille et de son orbite jusqu’alors inconnue, 2012 DA14 n’a été détecté qu’après être passé à environ 7 fois la distance de la Lune.
« Si cet astéroïde était en fer et qu’il frappait notre planète, il y créerait un cratère comparable à celui de 1,5 km de diamètre du Meteor Crater non loin de Flagstaff, dans l’Arizona » cite en exemple Detlef Koschny. « Mais rappelons-le, il ne le fera pas. »
Recenser la foule de visiteurs rocheux
Détecter des objets géocroiseurs comme celui-ci, passant relativement près de notre planète et suffisamment grands pour y faire des dégâts s’ils entraient dans l’atmosphère, est un des principaux objectifs du programme de surveillance de l’espace de l’ESA.
Le bureau en charge de ce programme soutient un certain nombre d’équipes d’astronomes en Europe, finançant leurs campagnes d’observation ou leur allouant du temps d’observation sur le télescope de l’ESA implanté à Tenerife dans les îles Canaries. Le bureau leur donne également accès aux prévisions de trajectoires, aux circonstances des passages rapprochés et aux données associées au travers de son site technique http://neo.ssa.esa.int
La découverte de 2012 DA14 a revêtu une signification particulière pour le bureau de surveillance de l’espace de l’Agence car cet astéroïde est typique d’une classe d’objets d’une trentaine de mètres de long dont on estime qu’il reste encore un demi-million de spécimens à découvrir.
« Notre programme de surveillance de l’espace développe un système de télescopes optiques automatisés capables de détecter des astéroïdes semblables à celui-ci » annonce Nicolas Bobrinsky, chef de projet du programme de Surveillance de l’espace.
« En coopération avec les campagnes d’observation à travers le monde, notre but est de détecter les objets géocroiseurs plus grand que 40 m au moins trois semaines avant qu’ils soient au plus près de la Terre. »
Pour y parvenir, les équipes de l’ESA, assistées de l’industrie européenne, développent un réseau de télescopes automatiques de 1 m de diamètre capable d’observer tout le ciel en une seule nuit.
Pour plus d’information, merci de contacter :
Detlef Koschny
Head NEO Segment, SSA Programme Office
ESA/ESTEC, Noordwijk, The Netherlands
Tel: +31 71 565 4828
detlef.koschny @ esa.int
Gerhard Drolshagen
NEO Segment, SSA Programme Office
ESA/ESTEC, Noordwijk, The Netherlands
Tel: +31 71 565 4316
gerhard.drolshagen @ esa.int
Jaime Nomen
La Sagra Sky Survey
jnomen@oam.es
Spotting an ancient asteroid
How to see 2012 DA 14 on 15 February - information for back-yard astronomers