B.USOC et le Soleil, via Columbus
Solar, ensemble international d'instruments scientifiques placé à l'extérieur du laboratoire Columbus, doit servir à l'étude, dans différentes raies spectrales, du rayonnement de notre étoile. Il est monté sur la plate-forme zénithale – celle qui fait face au ciel – de Columbus qui a été réalisé pour l'ESA par Thales Alenia Spazio à Turin et que la NASA va définitivement fixer le 10 décembre sur le nœud Harmony de la station spatiale internationale.
C'est le Space Shuttle - ce sera son 121ème vol qui porte la dénomination STS-122 - qui, avec la navette Atlantis, va amener Columbus. Son lancement reste prévu pour le 6 décembre. Cette mission est cruciale pour l’Europe : elle va en faire un « co-propriétaire » de la grande infrastructure orbitale où travaillent en permanence, depuis novembre 2000, des astronautes et cosmonautes à quelque 350 km autour de la Terre.
Un trio d’instruments
L'expérience Solar, intégrée chez Thales Alenia Spazio, comprend trois instruments scientifiques qui vont observer le Soleil avec une précision inégalée, de puis l'extrême ultra-violet jusqu'à l'infrarouge: le radiomètre suisse SOVIM (Solar Variable and Irradiance Monitor), le spectromètre allemand SolACES allemand (SOLar Auto-Calibrating Extreme UV/UV Spectrophotometers) et une version améliorée du spectrographe franco-belge SOLSPEC (SOLar SPECtral Irradiance measurements).
L'optique de SOLSPEC a été améliorée par le MRC (Microgravity Research Center) de l'Université Libre de Bruxelles et par sa spin-off, la société Lambda-X de Nivelles. Le Service d'Aéronomie du CNRS à Verrières-le-Buisson (France) et l'Institut d'Aéronomie Spatiale de Belgique (IASB) à Uccle sont impliqués tant dans le développement que la mise en œuvre et l'interprétation des spectres obtenus par SOLSPEC.
Rôle du B.USOC
Une fois que le module Columbus de l’ESA aura été installé et activé, Solar sera mis en oeuvre par un astronaute. Il effectuera ses observations à partir d'une des plates-formes extérieures. Celle-ci présente l’avantage de tourner sur deux axes – grâce à son Coarse Pointing Device (CPD) – en restant pointée vers le Soleil, alors que la station évolue autour de la Terre. Les données collectées par les trois instruments seront envoyées en direct vers la Terre au B.USOC (Belgian User Support and Operation Centre) de Bruxelles.
Comme Facility Responsible Centre de Solar, le B.USOC les disséminera aux laboratoires de la communauté scientifique pour être traitées et analysées de façon approfondie. Cette installation, aménagée à l'étage supérieur de l'IASB a été financée par l'ESA et le Ministère belge de la Politique scientifique. Elle servira également à recevoir les résultats d'expériences en microgravité, effectuées dans le Protein Crystallisation Diagnostics Facility (PCDF) et avec le Fluid Science Laboratory (FSL). Dans les semaines qui viennent, avec l'Europe qui se met à l'heure Columbus, le B.USOC va connaître un regain d’intérêt et une activité en hausse.