La Lune en point de mire
Plus de 42 ans après que les premiers Hommes se soient posés sur la Lune, notre satellite naturel reste toujours un mystère sous bien des aspects. L’ESA envisage un véhicule automatique pour atterrir sur la Lune afin, notamment, de comprendre si et comment nous pouvons y trouver de l’eau.
L’Europe est en train de travailler sur la technologie d’un Lunar Lander, en vue d’une mission qui doit préparer de nouveaux vols habités vers la Lune dans un avenir proche. « Notre ambition est qu’un jour, un astronaute européen aille travailler sur la Lune », note Bruno Gardini, qui, à l’ESA, est impliqué depuis 2005 dans le projet d’exploration lunaire.
Système autonome en précis
« La mission d’un Lunar Lander permettra à l’Europe d’acquérir la technologie nécessaire pour pouvoir, à l’avenir, débarquer sur d’autres corps du système solaire », précise B. Gardini. Le robot lunaire européen serait lancé en 2018 pour réussir un atterrissage précis à proximité du pôle sud de la Lune.
C’est qu’il y a une forte chance d’y faire de nouvelles découvertes sur notre satellite naturel. Ce site offre de longues périodes en continu d’éclairement du Soleil. Si bien que l’atterrisseur peut, pour son fonctionnement, compter sur l’énergie solaire.
Les expériences scientifiques qui doivent être réalisées au cours de cette mission ont pour mots-clefs : le rayonnement, le taux de poussières, les possibilités d’habitat, les « substances volatiles ». Tous ces mots clefs concernent les conditions qui règnent sur la Lune, ce qui fait son originalité.
Les « substances volatiles » - y compris l’eau - peuvent sans doute être extraites de la surface lunaire. Elles sont une source significative de ce qui se trouve dans le sous-sol, comme le carbone, l’azote, le phosphore et le soufre. Tous éléments qui peuvent être décidément fort utiles pour les expéditions habitées sur la Lune.
Enquête plus que nécessaire
Comme l’eau, ces éléments chimiques sont apparues après des milliards d’années d’exposition au vent solaire, ce flux de particules chargées qui s’échappent du Soleil.
Il y a une forte chance que nous trouvions ces éléments près des pôles de la Lune. Par ailleurs, le projet n’est pas sans risques.
La zone où on prévoit d’”alunir” se caractérise par la présence de gros blocs de roches et des collines abruptes particulièrement dangereuses.
Notre regard de la Lune résulte de changements qu’a récemment permis le programme d’exploration spatiale. Mais davantage d’enquête est nécessaire. 'Nous ne savons pas définir d’où l’eau peut venir, sans que nous allions faire plus d’expériences sur place'. C’est ce qu’estime Colin Pillinger, chercheur sur les planètes à l’Open University au Royaume-Uni.
En septembre 2010, le projet de Lunar Lander a franchi une étape importante avec la signature d’un contrat d’études d’une demi-année, avec la société EADS Astrium.
Ce qui devrait donner lieu à une revue du projet durant 2012. Cette revue devrait jeter les bases pour la conception de l’ « alunisseur » et la définition de sa mission.
Le saviez-vous ? De 1969 à 1972, les Américains ont, dans le cadre de leur programme Apollo, réussi à se poser sur la Lune à six reprises. Ainsi, une douzaine d’astronautes ont marché et travaillé à six endroits de la surface lunaire. Lors de la quatrième expédition, celle d’Apollo-15, l’astronaute David Scott a déposé le 1er août 1971 la statuette Fallen Astronaut que l’on doit à l’artiste Paul Van Hoeydonck (86 ans), aux côtés d’une plaque commémorative portant les noms des 14 astronautes et cosmonautes qui avaient trouvé la mort en vol et lors leur entraînement final. L’objet d’à peine 8,5 cm de haut, ultra-légère, est faite en aluminium. Elle est la seule oeuvre d’art qui se trouve sur la Lune. Un exemplaire identique a été jeté dans les entrailles de la Terre, via le Vésuve. Un autre devait atteindre Mars, mais il n’est jamais arrivé. |