Décollage de Photon avec de nouvelles expériences en microgravité
ESA PR 28-2007. Une capsule automatique Photon, emportant plus de 40 expériences de l'ESA, vient d'être lancée avec succès par une fusée Soyouz-U, qui a décollé à 13 h 00 heure de Paris (11 h 00 TU) du cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan).
Environ 9 minutes plus tard, la capsule russe Photon-M3 s'est séparée de l'étage supérieur du lanceur et a été placée sur une orbite à 300 km d'altitude qui lui fera faire le tour de la Terre en 90 minutes.
Photon passera 12 jours en orbite, pendant lesquels les expériences embarquées seront exposées à la microgravité et, pour certaines d'entre elles, aux conditions extrêmes qui règnent à l'extérieur de la capsule, avant d'effectuer sa rentrée atmosphérique et d'atterrir dans les steppes, à la frontière de la Russie et du Kazakhstan.
La charge utile européenne de 400 kg se compose d'expériences qui feront progresser la recherche dans de nombreux domaines. Les expériences scientifiques couvrent un large éventail de disciplines, notamment la physique des fluides, la biologie, la cristallogenèse des protéines, l'étude des météorites, la dosimétrie des rayonnements et l'exobiologie (étude de la vie dans l'Univers). Les expériences liées à la technologie pourraient déboucher sur des méthodes d'extraction pétrolière plus efficaces, des alliages semi-conducteurs plus performants et des systèmes de régulation thermique d'un meilleur rendement.
Selon Josef Winter, Chef de la Division Charges utiles et Plates-formes de recherche en microgravité à l'ESA, "la mission Photon s'inscrit dans le cadre du programme que conduit l'Agence dans le domaine des sciences de la vie et de la physique dans l'espace".
"Cette mission est très importante pour les chercheurs européens, qui vont pouvoir mener toute une série d'expériences en microgravité avant que le module Columbus de l'ESA soit disponible à bord de l'ISS. La mission Photon-M3 emporte au total 43 expériences scientifiques et technologiques fournies par l'ESA, l'Allemagne, la Belgique, la France, l'Italie, le Canada ainsi que la Russie."
L'expérience Aquahab conçue par l'ESA et le DLR est l'une des plus insolites. Il s'agit d'un module aquatique destiné à observer les effets de l'apesanteur sur un organisme unicellulaire, Euglena gracilis, ainsi que sur un petit poisson de la famille des cichlidés.
La charge utile Biobox se compose de deux incubateurs programmables contenant cinq expériences de biologie cellulaire. Trois d'entre elles serviront à étudier les effets de l'apesanteur sur les cellules responsables de l'ostéoformation et de la dégradation osseuse. Une quatrième expérience étudiera les effets néfastes des rayonnements spatiaux sur les tissus cutanés, tandis qu'une autre visera à mieux connaître l'incidence de la microgravité sur les cellules des tissus conjonctifs.
L'expérience Eristo/Osteo, réalisée en commun par l'ESA et l'Agence spatiale canadienne, comprend également deux incubateurs. Il s'agit de deux modules identiques comportant quatre plateaux d'expérience à régulation thermique, qui serviront à tester et évaluer les effets des médicaments et des facteurs de croissance sur l'activité des cellules osseuses.
Quant à l'expérience franco-belge TEPLO, elle a pour objectif de mesurer les performances et les caractéristiques de nouveaux concepts de caloducs en apesanteur. Ce type de technologie devrait permettre de réduire sensiblement la masse et la complexité des sous-systèmes de régulation thermique utilisés dans l'espace.
L'installation à utilisateurs multiples dénommée Biopan, montée à l'extérieur de la capsule, est conçue pour exposer automatiquement ses dix expériences à l'environnement hostile du vide spatial pendant toute la durée de la mission. Fixées sur le bouclier thermique de Photon, les expériences Stone-6 et Lithopanspermia consisteront à soumettre des morceaux de roche contenant des organismes vivants aux conditions extrêmes de température et de pression qui règnent lors de la rentrée dans l'atmosphère.
Toujours à l'extérieur de Photon, une expérience ambitieuse dénommée YES2 (deuxième satellite conçu par de jeunes ingénieurs) est fixée sur le module de batteries. Encadrés par le Bureau Education de l'ESA, environ 450 étudiants des Etats membres de l'Agence et d'autres pays ont coopéré avec le maître d'œuvre Delta-Utec pour concevoir et réaliser cette charge utile de 36 kg.
Le 25 septembre, alors que la mission Photon approchera de son terme, YES2 déploiera un câble de 30 km, le plus long qui ait jamais été embarqué dans l'espace. Une petite capsule de rentrée, fixée à l'extrémité du câble, sera larguée afin de démontrer la possibilité de ramener de petites charges utiles sur Terre pour un coût n'excédant pas une fraction de celui des méthodes actuelles.
Rappel
Photon dérive de la capsule russe Vostok, à bord de laquelle Youri Gagarine a effectué le premier vol dans l'espace en 1961. Elle comprend trois sections : un module de batteries à l'extrémité avant, une capsule sphérique récupérable et un module de service à l'arrière. L'Agence participe aux missions Photon depuis 1991, Photon-M3 étant la neuvième réalisée avec l'ESA.
Pour plus d'informations, veuillez contacter :
Au sujet du lancement de Photon:
Markus Bauer
Responsable de la Communication du Programme Vols habités, Microgravité et Exploration
Département Communication de l'ESA
tél. : +31 71 565 6799
Au sujet de YES2:
Bureau de la Communication de l'ESTEC
Département Communication de l'ESA
tél. : +31 71 565 3009