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Rencontres en apesanteur - la salle
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Décollage réussi pour les « Rencontres en apESAnteur »

03/05/2024 393 views 3 likes
ESA / Space in Member States / France

Le 26 avril, le siège de l’ESA situé à Paris accueillait pour la première fois le grand public pour le coup d’envoi d’un cycle de conférences qui va explorer les thèmes fascinants sur lesquels travaille l’Agence. Cette première édition abordait les vols habités, avec un panel de quatre invités aux parcours variés et passionnants : Loredana Bessone, Jean-François Clervoy, Arnaud Prost et Nathalie Tinjod.

C’est dans le cadre prestigieux de la salle du Conseil que la soirée a commencé par des éclats de rire; l’astronaute de l’ESA Jean-François Clervoy et le membre de la réserve des astronautes Arnaud Prost ont en effet raconté avec humour et bonne humeur leurs expériences respectives lors des tests qui ont conduit à leur sélection.

En 1985, Jean-François est passé par la « chambre des tortures », entre chaise tournante, table basculante et centrifugeuse, où il a tiré expérience de son amour des manèges de fête foraine pour tenir le coup. « Nous ne sommes pas tous égaux » explique Jean-François qui raconte que Claudie Haigneré, sélectionnée en même temps que lui, discutait tranquillement avec les médecins pendant ses séances de chaise tournante.

Conférence "Rencontres en apESAnteur" sur le thème des vols habités
Conférence "Rencontres en apESAnteur" sur le thème des vols habités

Lors de sa sélection en 2022, Arnaud a vécu une semaine de tests médicaux qui permettent d’éliminer les candidats qui présentent la plus petite faille physiologique. Il a ainsi évoqué sa frustration en voyant de brillants camarades être éliminés alors qu’il les aurait suivis sans hésiter jusqu’au bout du Système solaire.

Également présente sur scène, Loredana Bessone est responsable de CAVES et PANGEA au Centre européen des astronautes ; ces formations préparent les astronautes à vivre et travailler en milieu extrême, et à devenir des scientifiques de terrain efficaces. "Les instructeurs sont forts pour trouver des scénarios vicieux" plaisante Jean-François.

Amusée par sa remarque, Loredana explique que le psychologue à qui elle avait demandé de tester un exercice de sa formation CAVES – 45 minutes toutes lumières éteintes au fond d’une grotte, sans montre – l’avait jugé extrême. Quand des astronautes y ont été confrontés, elle les a retrouvés tranquillement endormis, « l’exercice n’a pas été renouvelé » dit-elle avec le sourire.  « Une formation conçue pour des astronautes doit combiner risque, conditions extrêmes et environnement multinational » conclut celle qui a formé des astronautes de nombreuses nationalités européennes, mais aussi américains, chinois, japonais ou russes.

Thomas Pesquet (ici avant un entrainement sous l'eau pour une sortie extravéhiculaire) avait laissé un message vidéo pour l'audience
Thomas Pesquet (ici avant un entrainement sous l'eau pour une sortie extravéhiculaire) avait laissé un message vidéo pour l'audience

Une part importante de l’entrainement des astronautes se passe sous l’eau ; en effet, en réglant la flottabilité il est possible de simuler l’impesanteur ou différentes gravités, et ainsi de se préparer au mieux aux sorties extravéhiculaires. Dans leurs parcours, Jean-François et Arnaud ont tous deux travaillé avec la COMEX, les spécialistes français de la plongée en grande profondeur, en tant que marcheur lunaire sous-marin ou plongeur d’essai lors de simulations en gravité lunaire. De son côté, Arnaud explique que c’est en plongée à bord d’un sous-marin, un environnement lui aussi confiné et extrême, qu’il s’est senti le plus proche des sensations que l’on doit ressentir dans l’espace.

Retour vers la Lune
Retour vers la Lune

Nathalie Tinjod, chargée de relations extérieures et cheffe du projet Histoire à l’ESA a éclairé tout au long de la conférence à la fois le côté historique et politique des vols habités. « Si l’astronaute est un couteau suisse, l’ESA également » explique-t-elle en évoquant les nombreuses missions de l’Agence. « La coopération est essentielle parce que l’ESA ne sait pas tout faire, et ne peut pas tout financer. » 

Nathalie rappelle que « coopération et compétition sont consubstantielles » ; l’équilibre est extrêmement difficile à trouver et à maintenir, mais il est aussi très gratifiant. Elle souligne d’ailleurs que les astronautes eux-mêmes ont cette culture de communauté ; ils ont beau être en compétition pour l’affectation à des missions, c’est en toute amitié.

Développer une capacité européenne de vols habités figure aujourd’hui parmi les grandes ambitions de l’ESA, avec de belles opportunités commerciales et/ou scientifiques à saisir en orbite terrestre basse, en orbite et sur le sol lunaire, et enfin à la surface de Mars où l’ESA souhaite envoyer en 2028 une mission robotique.

L'astronaute de l'ESA Jean-François Clervoy
L'astronaute de l'ESA Jean-François Clervoy

« Beaucoup des solutions dont nous avons besoin sur la Lune seront applicables sur Mars, » conclut Arnaud. « Être capable de travailler durablement sur la Lune, ce sera avoir fait une bonne partie du chemin pour se rendre sur Mars. »

Une fois la conférence terminée, deux séances de dédicaces étaient organisées dans le hall d’accueil de l’Agence spatiale européenne ; la première était proposée par Loredana, Jean-François et Arnaud, qui ont pris le temps de répondre aux questions de chacun et de se prêter au jeu des selfies.

Dédicace de la bande-dessinée « L’odyssée de l’espace »
Dédicace de la bande-dessinée « L’odyssée de l’espace »

Le public était également invité à rencontrer Arnaud Delalande, scénariste de la bande-dessinée « L’odyssée de l’espace » (éditions Les Arènes) à laquelle a participé Nathalie en tant que conseillère historique.

Les membres du public qui le souhaitaient ont également eu accès à l’Astrolabe – le centre des visiteurs du siège de l’ESA – ainsi que la boutique qui étaient exceptionnellement ouverts à cet horaire pour l’occasion.

« Salle comble pour cette première des Rencontres en apESAnteur » souligne Anne-Sophie Bradelle, directrice de la communication de l’ESA. « Nos experts ont transmis leur expérience et savoir sur les vols habités offrant ainsi au public présent un regard riche sur l'évolution passée, présente et future de l’exploration humaine de l’espace. »

 Mission accomplie pour cette première édition !

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