Les “sages-femmes” de Galileo se tiennent prêtes au lancement
L’équipe de mise à poste de Galileo à l’ESA a finalisé sa préparation à la prise de contrôle des satellites jumeaux qui seront lancés le mois prochain.
La prochaine paire de satellites Galileo doit être lancée par un Soyouz depuis la Guyane le 21 août, faisant ainsi progresser le déploiement de la constellation européenne de satellites de navigation.
Après le lancement, le point le plus crucial du vol se produit lorsque les satellites se séparent de l’étage supérieur et que commence la phase de mise à poste (LEOP – Launch and Early Operations), dirigée depuis l’ESOC, le Centre des opérations spatiales de l’ESA situé à Darmstadt, en Allemagne.
Si l’on considère le moment de la séparation comme étant la naissance des satellites, alors on peut comparer l’équipe de mise à poste à des sages-femmes.
Il faut corriger tout mouvement de rotation qui se produirait lorsque les satellites sont éloignés par des moyens pyrotechniques, et leur position doit être stabilisée dans l’espace. Après cela, il faut déployer les panneaux solaires, afin d’assurer aux satellites une alimentation continue en énergie.
Il est ensuite temps d’allumer et de vérifier un à un tous les systèmes du satellite, pour s’assurer que tout est en bon état de fonctionnement suite au décollage.
Si tout se déroule comme prévu, la phase de mise à poste devrait durer environ une semaine. Le contrôle des satellites sera ensuite confié au Centre de contrôle de Galileo à Oberpfaffenhofen, qui supervise les satellites, et au Centre de l’ESA situé à Redu, en Belgique, pour des tests complets de la charge utile.
L’équipe de mise à poste de Galileo suit une formation depuis des mois, explique Hervé Côme, Directeur de vol de Galileo à l’ESOC, et se prépare depuis deux ans et demi : « Nous simulons depuis le mois de mars une campagne de vol, et le système et les opérateurs ont donné entière satisfaction.
Tester les équipes et la technologie
« Vingt simulations ont été effectuées à ce jour dans le cadre de situations nominales ou d’urgence. »
Les satellites eux-mêmes ont subi plusieurs tests de compatibilité système de bout en bout, pour s‘assurer qu’ils sont parfaitement compatibles avec les multiples éléments du segment sol de Galileo, y compris les stations au sol éloignées qui appartiennent à l’ESA et au CNES, l’Agence spatiale française, partenaire de l’ESA pour la mise à poste.
Une équipe conjointe ESA/CNES avait supervisé la mise à poste des quatre premiers satellites Galileo, lancés également par paire en 2011 et 2012. Cette phase avait été effectuée depuis le Centre de contrôle de mise à poste et des opérations du réseau du CNES situé à Toulouse.
Cette fois-ci, c’est l’ESOC qui accueille l’équipe de mise à poste, avec des systèmes de contrôle de mission et de dynamique de vol hérités des quatre premiers satellites de « Validation en Orbite », et adaptés pour ces nouveaux modèles de Galileo, à « Capacité opérationnelle totale ».
Les procédures de mise à poste et la chronologie ont été entièrement validés, et la configuration système gelée. A partir de maintenant, et après une courte pause estivale, l’équipe de contrôle de mission de l’ESOC continuera de peaufiner son organisation et ses procédures en vue du lancement du mois prochain.