La chevelure et le noyau de 67P
Cette première image a été prise avec la caméra grand angle (WAC – wide angle camera) d’OSIRIS le 25 juillet à une distance d’environ 3000 km, avec un temps de pose de 300 secondes. Elle montre une zone d’environ 150 km par 150 km. Les niveaux de gris de l’image illustrent la luminosité et donc de la densité de la chevelure de la comète, avec plus de particules près du noyau, et moins de particules au fur et à mesure que l’on s’en éloigne.
Un défi de taille lorsque l’on photographie ainsi la comète, c’est le noyau très lumineux qui éclipse la chevelure qui l’entoure. A cause de l’extrême éventail de luminosité, l’échelle de gris a été « bouclée » plusieurs fois près du noyau, mais le centre est surexposé et donc occulté. Même si OSIRIS a été conçu pour gérer une surexposition contrôlée au niveau du noyau, la lumière provenant de cette forte source peut générer des artefacts sur le système optique. La structure circulaire à la droite du noyau de la comète, à la fois lumineuse et floue, est un exemple d’artefact. Des étoiles sont visibles en arrière plan, ainsi que des « stries » dues à des rayons cosmiques qui frappent le capteur.
L’image provenant de la caméra à champ étroit (NAC – narrow angle camera) continue de révéler des détails supplémentaires sur la surface. L’image a été prise le 29 juillet à une distance de 1950 km, et chaque pixel correspond à environ 37 mètres. La région lumineuse du « cou », qui relie les deux lobes du noyau, est bien visible, tout comme d’autres tâches lumineuses. La raison de la présence de ces caractéristiques fait encore l’objet de beaucoup de spéculations ; elles pourraient être causées par la présence de différents matériaux, différentes tailles de grains, ou encore par des éléments topographiques. Une zone sombre près du cou est très certainement due à un effet d’ombre. La grande dépression visible dans l’image de la semaine dernière est toujours bien apparente, tout en haut du plus petit lobe dans cette orientation.