Table ronde Alphasat au Bourget
Les représentants du plus important partenariat public/privé dans le domaine du spatial se sont réunis aujourd’hui au Bourget pour discuter du résultat de leur coopération, Alphasat.
Les visiteurs du Pavillon de l’ESA ont découvert à leur arrivée un spectacle étonnant – une réplique à l’échelle 1 du satellite Alphasat. Dominant la piste de ses 7 m de haut pour 3 m de large, Alphasat est impossible à rater et ne laisse pas planer le doute sur le fait qu’il bat des records. Le véritable Alphasat possède des panneaux solaires d’une envergure de 40 m lorsqu’ils sont déployés, et un réflecteur d’un imposant 11 m de diamètre.
Les huit partenaires du projet, issus de certaines des organisations liées au spatial les plus influentes au monde, se sont réunis au Pavillon de l’ESA pour présenter Alphasat, le plus grand satellite de télécommunications jamais construit en Europe. La mission implique des entités du secteur public et des entreprises du secteur privé, et a été développée par Astrium via un partenariat public-privé entre l’ESA et l’opérateur de télécommunication britannique Inmarsat.
Magali Vaissière, Directeur des Télécommunications et Applications Intégrées de l’ESA, animait l’événement et a souhaité la bienvenue à tous au sein du Pavillon. Le Directeur Général de l’ESA, Jean-Jacques Dordain, s’est adressé à tous les participants et a souligné l’aspect coopératif du projet, commandé par Inmarsat.
Augmetation des services et croissance
Inmarsat est un important opérateur de téléphonie, réseaux haut-débit et voix sur IP, basé à Londres au Royaume-Uni. Non seulement Alphasat étendra le réseau global d’Inmarsat, mais c’est aussi l’opportunité de tester en vol pour la première fois la puissante plate-forme Alphabus développée conjointement par l’ESA et le CNES, l’Agence Spatiale Française.
Le Royaume-Uni étant le collaborateur principal du programme, l’Agence Spatiale Britanique (UKSA) a également eu un rôle important à jouer. En fait, toutes les agences spatiales nationales impliquées, parmi lesquelles l’allemande DLR, la française CNES et l’italienne ASI tenaient à apporter leur soutien à la mission Alphasat/Alphabus afin de dynamiser la position technologique de l’Europe au sein du secteur spatial mondial.
Alphabus a été développé par Astrium and Thales Alenia Space, et représente la réponse de l’Europe à un marché qui réclame l’augmentation des services de radiodiffusion. Il donne d’ores et déjà à l’Europe une position sans précédent et unique sur le marché mondial des télécommunications, et est disponible sur le marché commercial.
Ruy Pinto, Directeur Technique d’Inmarsat s’est exprimé à propos d’Alphasat et des applications et des services qu’il représente pour la sécurité de ses utilisateurs en mer et dans les airs.
David Parker, Directeur Général de l’UKSA, a pris la parole après M. Pinto. Il a évoqué le fait que les télécommunications engendrent la croissance économique et affirmé l’accroissement de l’engagement britannique dans cette industrie.
Faire avancer nos connaissances
En tant que partenariat public-privé (PPP), la mission a également offert aux opérateurs et à l’industrie une chance de s’engager dans un projet aussi ambitieux que celui-là en matière de technologies avancées. Les PPPs sont le moyen le plus efficace de stimuler de nouveaux développements technologiques et de fournir des opportunités d’historiques de vols – les ingrédients essentiels pour un marché européen compétitif. Le programme de l’ESA de recherche avancée sur les systèmes de télécommunications (ARTES) encourage exactement cela. Grâce au support d’ARTES, les parts de marché des états impliqués sont passées de 29% au cours des années 2000-05 à 35% au cours des années 2005–11.
Astrium était le fournisseur principal d’Alphasat, et co-fournisseur pour Alphabus aux côtés de Thales Alenia Space.
Le CNES a contribué au développement de la plate-forme aux côté de l’ESA. Le Président du CNES, Jean- Yves Le Gall, a parlé du progrès que représente Alphabus pour le l’industrie européenne.
Le Directeur Général d’Astrium, Eric Béranger, et Nathalie Smirnov, Vice-Présidente exécutive de Thales Alenia Space, ont pris la parole à la suite de M. Le Gall, et mis l’accent sur la réussite et les opportunités que la charge et le bus ont représenté pour l’industrie.
Accueil de technologies internationales
En plus des technologies avancées utilisées pour le satellite et la plateforme, il y a encore une autre facette au projet Alphasat/Alphabus. Le spatial est porté par les technologies de pointe, et les avancées scientifiques et les applications commerciales que le secteur procure. Alphasat accueille ainsi quatre charges utiles de démonstration technologique. Chacune représente un différent élément d’ingénierie spatiale qui profitera grandement de vérifications et de test effectués en orbite. Elles mettent également en valeur la véritable nature européenne du projet puisqu’elles sont issues de différents pays répartis à travers l’Europe.
L’on retrouve parmi ces expériences un nouveau type de terminal de communication laser, une charge qui teste la viabilité de bandes de communication à plus hautes fréquences, un instrument qui surveille les effets des radiations sur les composants électriques, et un suiveur stellaire équipé d’un nouveau détecteur.
Le professeur Jan Wörner, Président de DLR, a évoqué la contribution de l’Allemagne à ce projet, à la fois au niveau de la plateforme et des charges utiles de démonstration technologique. Enrico Saggese, Président de l’ASI, a également souligné les contributions de l’Italie au niveau des charges utiles de démonstration technologique.
La table ronde s’est déroulée sur une scène aménagée au sein du Pavillon de l’ESA, devant une audience et des membres de la presse internationale. Elle faisait suite à un intérêt accru pour la mission Alphasat dans le sillage d’un événement qui s’est déroulé en mai au domicile toulousain du satellite, Astrium. Le satellite arrivera bientôt sur le site de lancement de Kourou, en Guyane, pour un lancement via la plateforme Alphabus sur une Ariane 5 le 25 juillet.