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Que cache l’atmosphère de Venus ?

26/10/2005 3769 views 0 likes
ESA / Space in Member States / Switzerland - Français

ASPERA-4 (Analyser of Space Pasmas and Energetic Atoms), instrument se trouvant à bord de la sonde ESA Venus Express, doit permettre d’expliquer l’évolution de l’atmosphère de Venus. Mis au point en Suède et en partie développé à l’université de Berne, ASPERA-4 est le frère jumeau d’ASPERA-3 installé sur Mars Express et dont les résultats apportent déjà quelques surprises.

Après Aspera-3, parti avec Mars Express explorer l’atmosphère de la planète rouge, c’est au tour d’Aspera-4 d’aller scruter celle de Venus. Embarqué à bord de Venus Express, l’instrument doit étudier les interactions entre le vent solaire et l’atmosphère vénusienne. A la surface du soleil, la pression exercée par la radiation (la lumière) est assez élevée pour éjecter les couches extérieures de l’étoile. Cette matière composée d’un gaz de particules chargées électriquement, essentiellement des protons et des électrons, quitte le soleil à une vitesse de 400 km/s environ. Quand ce vent arrive sur Terre, il est dévié par le champ magnétique terrestre et ne peut pas entrer en contact avec notre atmosphère.

Or, Venus ne possédant pas de champ magnétique protecteur, le vent solaire pénètre dans son atmosphère, modifie sa composition chimique et provoque son érosion en embarquant ses molécules dans l’espace. Les modèles montrent que Mars, qui, comme Venus, ne possède pas de champ magnétique, perd 100 tonnes de son atmosphère tous les jours.

Les scientifiques sont intrigués par l’atmosphère de Venus. Ils aimeraient par exemple comprendre les mécanismes qui engendrent la rotation très rapide de ses hautes couches, ou encore savoir s’il existe des cycles pour l'eau, le dioxyde de carbone ou l'acide sulfurique. Venus pose également des questions qui intéressent de près la Terre : le rôle de l'effet de serre est-il responsable du climat qui règne sur Venus et comment un climat aussi extrême a-t-il pu se mettre en place ?

Le rôle de l'effet de serre est-il responsable du climat extrême qui règne sur Venus ?

Venus Express
Venus Express

« En mesurant le flux de particules arrivant et sortant de l’atmosphère de Venus, ASPERA-4 procurera des données qui, combinées avec celles des autres instruments de la sonde, permettront de répondre à ces énigmes » , explique Peter Wurz professeur à l’université de Berne et co-investigateur sur ASPERA-4.

L’équipe bernoise possède une longue expérience de cet instrument pour lequel elle a mis au point un de ses détecteurs. En effet ASPERA-4 est le dernier-né d’une série née en 1988 avec la mission Phobos qui a rapporté des données sur le vent solaire dans la région martienne. En 1996, c’est au tour d’ASPERA-2 d’être embarqué sur la sonde Mars-96 qui, suite à une défaillance du lanceur, finira au fond de l’océan Pacifique. Et enfin ASPERA-3 installé sur la sonde de l’ESA Mars Express, tourne en ce moment autour de Mars et fonctionne à merveille.

« ASPERA-3 devait nous dire si le vent solaire pouvait être une des causes de la disparition de l’eau sur Mars. Les premiers résultats, et c’est une surprise, nous montrent que le vent pénètre dans l’atmosphère martienne jusqu’à 270 km au-dessus de la surface soit beaucoup plus que ce que nous pensions » explique l’astronome bernois. « Il y des milliards d’années, le vent solaire était bien plus intense que maintenant, il est donc fort probable, que s’il y avait de l’eau sur Mars elle ait été évaporée par le vent solaire de l’époque » .

Le vent solaire a-t-il également évaporé l’eau ou la vapeur d’eau que possédait Venus il y a fort longtemps, quel fut alors le rôle de l’effet de serre ? Venus Express est attendue avec beaucoup d’impatience non seulement par les astronomes mais aussi par tous ceux qui s’intéressent à la climatologie, toujours plus nombreux sur Terre.

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