Léopold Eyharts et Columbus, prêts au départ
L’équipage de la mission STS-122, dont l’astronaute français de l’ESA Léopold Eyharts, sont arrivés à Cap Canaveral lundi, pour se préparer au lancement de la navette Atlantis jeudi soir, avec à son bord le laboratoire européen Columbus.
Les sept membres de l’équipage ont débarqué comme prévu, lundi vers 12h30 heure locale, au Centre spatial Kennedy. Les deux astronautes de l’ESA, Léopold Eyharts et son collègue allemand Hans Schlegel, étaient accompagnés par leurs collègues de la NASA : le commandant Steve Frick, le pilote Alan Poindexter, ainsi que les spécialistes de mission Leland Melvin, Rex Walheim et Stan Love. A quelques jours de ce vol historique, les sept hommes sont apparus détendus lors de la traditionnelle conférence de presse sur le tarmac à leur descente d’avion.
En fait, ils sont déjà venus passer trois jours ici il y a deux semaines pour une dernière répétition générale, le « Terminal Coundown Demonstration Test » (TCDT) au cours duquel ils ont également pu se familiariser une dernière fois avec les procédures d’urgence comme l’évacuation de la navette sur le pas de tir, grâce à des paniers accrochés à des câbles qui permettent en quelques secondes de rejoindre un abri blindé.
Depuis une semaine, les astronautes sont en quarantaine pour éviter toute contamination qui pourrait entraîner des troubles médicaux durant le vol. « Compte tenu de la densité de la mission, il faut que l’équipage soit en pleine forme car tout le monde à un rôle critique, surtout pendant les premiers jours » explique Léopold Eyharts.
Pour le Français, cette arrivée signifie aussi la fin d’un entraînement de plus de trois ans, qui a commencé fin 2004 lorsqu’il a été nommé doublure de Thomas Reiter pour la mission Astrolab. C’est aussi la fin d’une attente de près de 10 ans depuis le retour de sa précédente mission, Pégase, à bord de la station russe Mir, en janvier/février 1998.
« En 10 ans, il s’est passé beaucoup de choses » reconnaît Léopold Eyharts. « Il y a eu l’accident de Columbia et pendant l’année qui a suivi nous avons connu quelques doutes, mais après l’enquête de la NASA nous avons repris confiance. Les causes ont été identifiées et les derniers vols de la navette ont montré que l’on pouvait effectuer des contrôles et des réparations en vol. Aujourd’hui nous avons un très bon état d’esprit et un moral de vainqueurs ».
Columbus est à bord
Mardi, c’était le jour de la fermeture des portes de la soute de la navette Atlantis sur sa précieuse cargaison - le laboratoire européen Columbus – dans la vaste salle blanche aménagée dans le portique rotatif attenant à la tour de lancement.
Le module européen est arrivé en Floride le 30 mai dernier, à bord d’un Airbus A300-600ST « Beluga » et a subi une campagne de cinq mois dans la Space Station Processing Facility (SSPF) où il a côtoyé le module Harmony - lancé en octobre par la navette Discovery - aussi bien que le laboratoire japonais Kibô, qui doit être lancé au printemps prochain.
Le 1er novembre, Columbus a été placé dans un conteneur spécial pour son transfert vers le complexe de lancement. Le transfert de la navette du hall d’assemblage vers son pas de tir a eu lieu le 10 novembre, et dès le lendemain, Columbus était installé à son bord.
Fin prêts
Ce même mardi, Alan Thirkettle, le responsable du programme ISS pour l’ESA participait à un briefing de l’équipe de mission et résumait l’excitation ambiante chez les Européens : « Nous sommes fin prêts à y aller. Les systèmes et les charges utiles de Columbus sont prêts. Hans Schlegel et Léopold Eyharts sont prêts à partir et ont hâte d’y être ! Nous attendons tous de voir Columbus là où il doit être : dans l’espace ! C’est très important pour nous. Nous sommes optimistes et impatients d’entamer cette aventure ».
Jeudi, les astronautes se lèveront vers 6 h du matin. A midi, après un dernier point météo, ils enfileront leurs combinaisons pressurisées, une opération qui prendra une demi-heure avant de se diriger sous les flashes des appareils photos vers le van qui les emmènera au complexe de lancement 39A. Ils commenceront à monter à bord de la navette vers 13h15. Une fois qu’ils seront correctement installés, l’écoutille sera fermée derrière eux à 14h31. Commencera alors une attente de deux heures pendant lesquelles toutes les ultimes vérifications seront accomplies.
Le lancement d’Atlantis est prévu à 16h31, heure locale, soit 22h31, heure de Paris. Mardi, le risque de report lié à la météo n’était estimé qu'à 10%.
Pour suivre la mission en direct, n'hésitez pas à consulter le blog de Columbus.