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Les zones incendiées au Portugal apparaissent comme des taches noires sur cette image prise par l'instrument MERIS
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Les satellites à la rescousse après les catastrophes

20/10/2003 1533 views 0 likes
ESA / Space in Member States / France

Inondations, incendies, tremblements de terre… Lorsque les catastrophes naturelles frappent, les secours doivent s'organiser dans des régions où l'infrastructure de communication a été endommagée, voire détruite, où les voies de communications ont été coupées, où des populations se retrouvent soudainement privées de tout. Depuis leurs orbites, les satellites d'observation ont une vue d'ensemble de ces situations et leur apport est irremplaçable.

Détaché par l'Agence spatiale européenne auprès de la Sécurité Civile, Jérôme Béquignon connaît bien ces situations. Lundi 20 octobre, dans le cadre du séminaire 'Images et catastrophes', organisé à la Tour Eiffel à l'occasion de la réunion à Paris des correspondants de l'Accord du Conseil de l'Europe 'EUR-OPA Risques Majeurs' - une plate-forme créée en 1987 pour coordonner les efforts de prévention et de gestion des risques majeurs en Europe et en Afrique - il présentera quelques uns des apports récents des satellites dans la gestion des crises liées aux catastrophes naturelles.

Contre la furie des éléments

Jérôme Béquignon est membre du secrétariat exécutif de la Charte internationale "Espace et catastrophes majeures", qui regroupe l'ESA, le CNES français, l'Agence Spatiale Canadienne, l'ISRO indienne, la NOAA américaine, la CONAE argentine et bientôt la JAXA japonaise. Cette charte permet la mobilisation de tous les satellites d'observation pour la gestion des catastrophes naturelles ou d'origine humaine.

Les inondations de l'Elbe vues par le radar ASAR d'Envisat
Les inondations de l'Elbe vues par le radar ASAR d'Envisat

C'est ainsi qu'en 2002, les crues de l'Elbe, en Allemagne, comme celles du Gard, dans le sud de la France, ont été cartographiées par les radars des satellites ERS et Envisat de l'ESA. Les images radar en polarisation alternée faisaient très nettement ressortir toutes les zones inondées à un instant donné.

Plus récemment, au mois d'août dernier, le Portugal a été très durement touché par les incendies de forêt, qui ont ravagé plus de 160 000 hectares. La caméra Meris du satellite Envisat, conçue pour l'observation des océans et de la végétation, a fourni une vue d'ensemble des incendies à un moment où, au sol, il devenait impossible de suivre l'évolution de la catastrophe.

"Les délais d'obtention des données, généralement de 6 à 24 h, ne permettent pas de les utiliser pour la gestion immédiate des secours ou de la lutte anti-incendie, mais elles fournissent une vision synthétique et claire grâce à laquelle il devient possible d'effectuer une planification globale pour gérer au mieux les moyens disponibles", explique Jérôme Béquignon.

Un rôle crucial en Algérie

Dans le cas du tremblement de Terre de Boumerdès, en Algérie, le 21 mai 2003, il a fallu deux jours avec le satellite français Spot 5 pour obtenir les premières images à haute résolution (2,5 m) qui permettaient de repérer les immeubles effondrés. Ces images, analysées, ont été transmises via téléphone satellite à l'escadron de la Sécurité Civile française sur place qui les a mises à disposition des autorités algériennes.

"Nous avons été très surpris que ces images, qui arrivaient trois jours après la catastrophe, revêtent encore autant d'importance", note Jérôme Béquignon. "Alors que la quasi-totalité des moyens de télécommunications avaient été rendu inutilisables, la protection civile algérienne rencontrait d'immenses difficultés." L'imagerie satellite a fourni une vision synthétique de la crise et permis d'optimiser l'envoi des secours et l'organisation de l'assistance médicale aux populations privées d'eau potable, d'électricité et d'abri.

La marée noire du Prestige repérée par l'instrument MERIS à bord d'Envisat
La marée noire du Prestige repérée par l'instrument MERIS à bord d'Envisat

Cette assistance a été d'autant plus bénéfique que le séisme, qui avait atteint initialement une intensité de 6,6 sur l'échelle de Richter, a été suivi de nombreuses répliques, dont plusieurs très violentes, avec un bilan final de 2300 morts et 13 000 sans-abri.

En moins de trois ans d'existence, la charte a été activée en une quarantaine d'occasions, que ce soit à la suite de catastrophes naturelles (inondations, incendies, séismes mais aussi éruptions volcaniques, glissements de terrains, ouragans...) ou pour des catastrophes d'origine humaine, comme ce fut le cas en novembre 2002 avec le naufrage du pétrolier 'Prestige' au large de la Galice, dont les nappes d'hydrocarbures en surface ont pu être repérées et suivies par le satellite Envisat.

Les moyens mis en œuvre dans ces conditions de crise préfigurent le système opérationnel GMES (Global Monitoring for Environment and Security) développé par l'ESA et la Commission Européenne et qui fournira au niveau européen des données d'observation de la Terre pour la définition et la mise en place des politiques environnementales et de sécurité, ainsi qu'à l'aide humanitaire et au développement hors d'Europe.

Pour plus d'informations, veuillez contacter :

Jérôme Béquignon
Secrétariat Exécutif
Charte internationale 'Espace et catastrophes majeures'
Tél. : +33 (0) 1 56 04 72 91
Email: Jerome.Bequignon@interieur.gouv.fr

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