Quand Artemis parle, Johannes Kepler écoute
Dès que Ariane 5 aura lancé dans l’espace l’ATV Johannes Kepler le 15 février, le satellite-relais de données Artemis de l’ESA entrera en action.
Artemis servira aux communications entre le vaisseau Johannes Kepler et l’ATV Control Centre (ATV-CC) à Toulouse, France. Evoluant à quelque 36 000 km à l’aplomb de l’équateur, sur la position de 21.4ºE, Artemis servira à relayer la télémétrie et les commandes vers et depuis le centre de contrôle, quand l’International Space Station ou l’ATV se trouvera dans sa zone de visibilité. A chaque orbite de l’ATV-2, ce sont près de 40 minutes de contact permanent qu’il faut assurer.
La station ESA de Redu en Belgique joue un rôle essentiel avec son Centre de Contrôle de Mission Artemis et un terminal au sol en bande Ka qui emploie une antenne parabolique de 13.5 m de diamètre. Cette activité de communiquer avec Johannes Kepler sera partagée entre l’Artemis de l’ESA et le TDRSS (Tracking and Data Relay Satellite System) de la NASA.
De la même manière, la première mission ATV fut réalisée grâce à Artemis, en 2008. Fonctionnant en symbiose avec le TDRSS, Artemis fut employé comme relais principal quand l’ATV se trouvait attaché à la Station en servant aux commandes et à la télémétrie durant les délicates manœuvres de rendez-vous et d’arrimage, puis pour le désarrimage et la rentrée.
Artemis fournira à nouveau ce service de support dédié à la mission ATV lors de la phase du vol libre jusqu’à la jonction avec la Station. Le TDRSS américain sert de “backup” à Artemis lorsqu’il est attaché à l’ISS, tandis que Artemis est le “back-up” du TDRSS au cours des autres phases et pendant les situations d’urgence. Une telle situation est survenue le 11 septembre 2008, quand le Centre de Contrôle de Mission d’Artemis a servi de support d’urgence quand l’Hurricane Ike a obligé le NASA Johnson Space Center à Houston, Texas, à fermer ses portes pour se mettre en sécurité. “Même si Artemis assure également un support au satellite Envisat de l’ESA pour l’observation de la Terre, le Centre de Contrôle de Mission garantit qu’il n’y a pas de situation conflictuelle entre ATV-2 et Envisat”, explique Benoît Demelenne, Chef des Opérations Satellites sur le site de Redu et responsable de la programmation des services Artemis aux utilisateurs.
“L’expérience que nous avons acquise avant la mission ATV-1 mission a été particulièrement fructueuse dans la préparation de notre rôle pour la mission ATV-2”.
En juillet, cela fera dix ans qu’Artemis se trouve dans l’espace. La mission de ce satellite géostationnaire de l’ESA a trois objectifs principaux:
- fournir des communications inter-satellite au moyen de liaisons radio en bande S et bande Ka et en se servant de la technologie laser à haut débit;
- relayer des signaux améliorés GPS et Glonass pour le système européen de navigation par satellite EGNOS qui est à présent employé pour des services civils de positionnement et d’aide aux transports à la sécurité primordiale;
- assurer des télécommunications vocales et des transmissions de données entre des terminaux mobiles jusque dans des zones reculées d’Europe et d’Afrique du Nord, ainsi que dans l’Atlantique.
“En dix années, Artemis a fait la démonstration de l’expertise que l’ESA et l’industrie européenne, au travers du succès de sa mission, ont acquise dans les télécommunications par satellites”, précise Franco Ongaro, Chef du Département Telecom Technologies, Products and Systems de l’ESA.
“Artemis est non seulement le précurseur du prochain European Data Relay Satellite (EDRS) en termes de fourniture d’un service par satellite, mais comme un démonstrateur de nouvelles techniques de communication.”
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