Hommage à un pionnier de l’ESA
L’Institut français d’histoire de l’espace (IFHE) organise le 31 janvier à Paris une conférence en hommage à Michel Bignier, qui fut l’un des artisans majeurs des premiers grands programmes de l’ESA.
Disparu en octobre 2006 à l’âge de 80 ans, Michel Bignier débute sa carrière d’ingénieur dans le domaine des missiles et des fusées-sondes. En 1957, à l’aube de l’ère spatiale, il rejoint ainsi le centre d’essais d’Hammaguir, aux portes du Sahara algérien, afin de contribuer à la mise en route de ce qui va devenir le programme spatial français.
Après un court passage par l’Etat-major de la défense nationale, il devient en 1961 secrétaire général du Comité des recherches spatiales chargé de mettre en place le CNES. A la création de celui-ci, en 1962, Michel Bignier est nommé directeur des affaires internationales, un poste élargi aux relations extérieures à partir de 1966. Parmi ses innombrables activités, il aide à mettre en route le programme de satellites de télécommunications franco-allemands Symphonie, première incursion européenne dans le secteur des applications. En 1972, il devient directeur général de l’agence spatiale française.
C’est sous sa houlette que les ingénieurs du CNES imaginent le lanceur L-3-S comme alternative au programme Europa qui vient de connaître quatre échecs en quatre tentatives de lancement. Européanisé en 1973 à la conférence de Bruxelles - qui devait également donner naissance à l’ESA - le programme L-3-S connaîtra l’incroyable succès que l’on sait sous le nom d’Ariane.
Artisan des grands chantiers européens
Michel Bignier quitte le CNES pour l’ESA en 1976, dans un premier temps pour prendre les rênes du programme Spacelab, qui va pour la première fois donner à l’Europe une véritable expérience du vol habité avec ce laboratoire embarqué à bord de la soute de la navette spatiale américaine. En 1980, à la veille du premier vol de la navette, il prend la tête de la direction des systèmes de transport spatiaux, où il retrouve Ariane et préside à son évolution vers Ariane 4 puis vers Ariane 5.
En 1986, quelques mois avant qu’Ariane 5 et le programme Columbus ne soient définitivement adoptés par la conférence ministérielle de La Haye, ce qui permettra à l’ESA de poursuivre son aventure au-delà de la réussite des premières Ariane et du Spacelab, Michel Bignier prend une retraite bien méritée.
Jusqu’à sa disparition, cet homme discret demeurera un observateur assidu du secteur spatial, que ce soit en tant que président de l’Académie nationale de l’air et de l’espace (ANAE), de l’Association aéronautique et astronautique de France (AAAF) ou de l’IFHE, voire comme consultant, notamment dans le domaine de l’assurance spatiale.
L’hommage du 31 janvier, organisé par l’IFHE en partenariat avec le CNES et l’ANAE, se déroulera de 15h à 17h dans la salle Espace du siège du CNES, 2 place Maurice Quentin, à proximité du Forum des Halles. Parmi les intervenants, on notera la présence de deux anciens directeurs généraux de l’ESA - MM. Roy Gibson (1975-1980) et Jean-Marie Luton (1990-1997) – aux côtés du Pr. André Lebeau, ancien président du CNES, et du Dr. Hermann Strub, qui fut responsable de la recherche spatiale au BMFT, le ministère allemand de la recherche et de la technologie, au moment du programme Symphonie.
Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Christian Lardier
Président de l’IFHE
president.ifhe @ gmail.com