Pourquoi l'Europe a-t-elle besoin de Galileo ?
Les utilisateurs européens des satellites de navigation n'ont d'autre alternative aujourd'hui que de se fonder sur les données fournies par le GPS américain ou le GLONASS russe pour connaître leur position. Or les opérateurs militaires de ces deux systèmes ne garantissent pas la continuité du service. La localisation par satellite est devenue la norme pour la navigation en haute mer, et ce sera bientôt le cas pour les transports terrestres et la circulation aérienne. S'il advenait un jour que le signal soit coupé, de nombreux marins auraient du mal à revenir aux méthodes traditionnelles de navigation et à faire appel aux almanachs et aux sextants pour calculer leur position. Dans quelques années, lorsque la localisation par satellite se sera généralisée, les conséquences d'une coupure de signal seront encore plus graves, mettant en péril non seulement l'efficacité des systèmes de transport, mais également la sécurité des personnes.
Dès le début des années 90, l'Union européenne a compris à quel point il était important que l'Europe se dote de son propre système mondial de navigation par satellite. La décision de développer un tel système peut se comparer à celles qui ont été prises dans les années 70 de lancer d'autres grands projets européens comme Ariane ou Airbus. La Commission européenne et l'Agence Spatiale Européenne ont ainsi réuni leurs moyens pour créer Galileo, un système indépendant placé sous contrôle civil et dont le fonctionnement sera garanti en permanence, sauf circonstances exceptionnelles. Galileo s'apprête aujourd'hui à passer du stade de la définition à celui du développement complet.
Le souci de préserver l'indépendance européenne a été la principale raison qui a poussé les responsables à prendre cette importante décision. Mais d'autres facteurs ont également été pris en compte :
La compatibilité opérationnelle de Galileo avec les programmes GPS et GLONASS en feront l'une des pierres angulaires du futur Système mondial de navigation par satellite (GNSS). Le GNSS sera placé sous contrôle civil et permettra de déterminer une position quasiment en tout endroit du monde, même dans des villes où la hauteur des bâtiments interdit le passage des signaux provenant de satellites situés à une faible hauteur par rapport à l'horizon, et cela grâce au doublement du nombre des satellites susceptibles de fournir des signaux de localisation.
En plaçant ses satellites sur des orbites plus inclinées que le GPS par rapport à l'équateur, Galileo couvrira mieux les latitudes élevées du globe. Cela concerne notamment l'Europe du nord, une région mal desservie par le système américain.
- Grâce à Galileo, l'Europe sera en mesure d'exploiter pleinement les débouchés qu'offre la navigation par satellite. Les fabricants de récepteurs et d'équipements GNSS, les fournisseurs de services et les opérateurs verront s'ouvrir de nouveaux marchés. À la demande de la Commission européenne, la société PricewaterhouseCoopers (PwC) a réalisé une étude commerciale pour le programme Galileo.