N° 25–2011: Lumière et obscurité : l’ESA choisit ses deux prochaines missions scientifiques
4 October 2011
Le pouvoir du Soleil et la nature de la mystérieuse « énergie noire » figurent au cœur du choix des deux prochaines missions scientifiques de l’ESA. Le Comité du Programme scientifique de l’Agence spatiale européenne s’est prononcé aujourd’hui pour la mise en œuvre des projets Solar Orbiter et Euclid, qu’il est prévu de lancer en 2017 et 2019 respectivement.
Ces deux missions de taille moyenne sont les premières du Plan Vision cosmique 2015-2025 de l’ESA.
Solar Orbiter se rapprochera davantage du Soleil qu’aucune autre mission n’a pu le faire auparavant. Ce projet, qui conduira à une avancée majeure des connaissances, doit permettre de mieux comprendre comment le Soleil agit sur son environnement, et en particulier d’en savoir plus sur les mécanismes de formation et d’éjection du flux de particules – le vent solaire - dans lequel les planètes évoluent.
L’activité solaire a des incidences sur le vent solaire, qu’elle rend très turbulent, et les éruptions solaires engendrent de fortes perturbations à l’origine des spectaculaires phénomènes auroraux observés au voisinage de la Terre et d’autres planètes.
Solar Orbiter sera suffisamment proche du Soleil pour prélever des particules de ce vent solaire peu après leur éjection de la surface de l’astre, et pourra observer de façon très détaillée le processus d’accélération du vent à la surface du Soleil. La mission doit décoller en 2017 de Cap Canaveral à bord d’un lanceur Atlas fourni par la NASA.
La mission Euclid a pour objectif d’explorer les composantes « sombres » de l’Univers. Euclid, constitué pour l’essentiel d’un télescope spatial, cartographiera la structure à grande échelle de l’Univers avec une précision sans précédent. Ses observations, qui s’étendront sur dix milliards d’années-lumière, dévoileront l’histoire de l’expansion de l’Univers et la croissance de sa structure au cours des trois derniers quarts de son existence.
Un des grands mystères à élucider de nos jours est celui de l’origine de l’accélération de l’expansion de l’Univers. Le moteur de cette accélération cosmique devrait résider dans une forme d’énergie, baptisée « énergie noire » par les astronomes en raison de sa nature inconnue jusqu’ici. Avec Euclid, les astronomes comptent étudier les effets de cette énergie sur les galaxies et les amas galactiques composant la structure à grande échelle de l’Univers, et donc en comprendre la nature exacte.
Le lancement d’Euclid par Soyouz depuis le port spatial de Kourou, en Guyane française, est prévu pour 2019.
« Avec la sélection de Solar Orbiter et d’Euclid, le Programme scientifique témoigne une nouvelle fois de l’importance de ses projets pour la recherche fondamentale et pour les citoyens : Euclid livrera des explications sur la nature de l’une des forces fondamentales de l’Univers, tandis que Solar Orbiter permettra aux chercheurs de mieux comprendre des processus comme les éjections de matière coronale qui affectent la vie sur Terre, par exemple en perturbant les communications radio et les réseaux électriques », explique Alvaro Giménez, Directeur Science et Exploration robotique à l’ESA.
La décision annoncée ce jour marque l’aboutissement d’un processus engagé en 2004, lorsque l’ESA a consulté la communauté des astronomes au sens large pour définir les objectifs de l’Europe dans le domaine de l’exploration spatiale sur les dix années à venir. Ces réflexions ont abouti au Plan Vision cosmique 2015-2025, qui vise à répondre à quatre questions : Quelles sont les conditions de l’apparition de la vie et de la formation des planètes ? Comment fonctionne le système solaire ? Quelles sont les lois fondamentales de l’Univers ? Quelles sont les origines de l’Univers et de quoi est-il constitué ?
A la suite d’un « appel à propositions de missions » lancé en 2007 et qui couvrait ces thématiques, l’ESA a examiné un certain nombre de propositions de missions de taille moyenne. Selon Fabio Favata, Chef du Bureau Planification du Programme scientifique, « le Comité du Programme scientifique a été confronté à un sérieux dilemme : choisir deux missions parmi les trois candidates jugées excellentes. Toutes ces missions sont en mesure de produire des résultats scientifiques d’envergure internationale et de faire de l’Europe un acteur de premier rang dans les domaines concernés. Leur qualité témoigne de la créativité et des ressources de la communauté scientifique européenne ».
Le Comité du Programme scientifique a décidé que la mission PLATO, qui n’a pas été retenue pour une occasion de vol dans le cas présent, serait maintenue et remise en concurrence dans le cadre d’une occasion de vol ultérieure.
Pour tout complément d’information, prière de contacter : ESA – Bureau des Relations avec les médias Département Communication Téléphone : + 33 1 53 69 72 99 Télécopie : + 33 1 53 69 76 90 Courriel : media@esa.int
For further information:
ESA - Bureau des relations avec les médias
Tel: +33.(0)1.5369.7299
Fax: +33.(0)1.5369.7690