Galileo, c'est parti
ESA PR 19-2002. L'Agence Spatiale Européenne accueille avec une grande satisfaction la décision du Conseil "Transports" de l'Union Européenne qui vient de se réunir à Bruxelles.
Officiellement c'est parti pour Galileo mais en fait, pour l'ESA, Galileo ça continue ! En effet depuis plusieurs années les équipes de l'ESA travaillent sur les systèmes de navigation par satellite, en particulier sur le développement de technologies critiques telles que les horloges atomiques et les générateurs de signaux.
Avec Galileo, développé par l'ESA avec l'Union Européenne sur la base d'un co-financement 50-50, c'est un système civil complet qui doit être opérationnel à partir de 2008 et offrira au monde entier, et en particulier aux Européens, un moyen précis, sécurisé et certifié de localisation par satellite.
Les applications sont multiples : circulations routière, ferroviaire, aérienne, maritime, synchronisation de la transmission de données entre banques, etc. et les retombées économiques dans les 15 prochaines années sont très importantes, avec un retour sur investissement évalué à 4.6 et la création de plus de 100 000 emplois.
Il faut dire que la Navigation par Satellite représente une véritable révolution technologique que certains n'hésitent pas à comparer à l'invention de la montre !
Avant on avait besoin de savoir l'heure maintenant on doit savoir l'heure mais aussi l'endroit où l'on se trouve.
Ainsi Galileo sera essentiel pour les citoyens en Europe mais également dans le monde entier puisque pour l'instant tout repose sur le GPS mis en place et contrôlé par l'armée américaine. Mais Galileo, concurrent commercial du GPS, en sera aussi complémentaire et redondant, assurant une continuité de service impossible actuellement avec un seul système.
La confirmation de Galileo revêt une importance particulière pour l'industrie européenne qui va ainsi pouvoir développer des technologies avancées non seulement pour la mise en place du réseau satellitaire et de son support terrestre mais aussi pour les nombreuses applications associées.
Ce travail dans le domaine des applications est d'ailleurs déjà engagé depuis plusieurs années à l'ESA grâce à EGNOS (European Global Navigation Overlay Service) qui affine les données GPS actuelles et préfigure les services de Galileo.
"Galileo marque une grande étape pour l'Europe spatiale puisqu'il s'agit pour la première fois d'un projet mené conjointement par l'Agence spatiale européenne et l'Union Européenne" souligne Antonio Rodotà, Directeur général de l'ESA. C'est aussi la première fois que l'Union Européenne crée une entreprise commune. Cette dernière, composée de la Commission Européenne et de l'ESA, aura la responsabilité globale de la phase de développement et de validation ainsi que de la préparation de la phase de déploiement et d'opérations.
C'est donc un grand pas franchi pour les activités spatiales et pour l'Europe, qui profitera aux citoyens de toute la planète.
Le système Galileo reposera sur le déploiement de 30 satellites (27 opérationnels et 3 en réserve), postés sur trois orbites terrestres moyennes (MEO) de 23616 km d'altitude, circulaires et inclinées à 56° par rapport à l'équateur. Cela permettra d'assurer une excellente couverture de notre planète. Deux centres de contrôle Galileo (GCC) seront installés en Europe pour suivre le fonctionnement des satellites et gérer le système de navigation.