Lancement d’Ariane 6 : Robusta-3A pour la météo et les radiations
Le tout nouveau lanceur européen décollera bientôt, et avec lui de nombreuses missions spatiales ayant chacune leur propre objectif, leur propre destination et leur propre équipe prête à applaudir. Qu’il s’agisse de lancer de nouveaux satellites pour observer et étudier la Terre, scruter l’espace profond ou tester d’importantes nouvelles technologies en orbite, le premier vol d’Ariane 6 mettra en valeur la polyvalence et la flexibilité de cet impressionnant lanceur lourd. Continuez à lire pour tout savoir sur Robusta-3A, puis découvrez qui d’autre sera parmi les premiers à voler.
![Écusson de la mission Robusta-3A](/var/esa/storage/images/esa_multimedia/images/2024/04/robusta-3a_mission_patch/26023391-1-eng-GB/Robusta-3A_mission_patch_article.png)
Les phénomènes météorologiques extrêmes, notamment les inondations, sont de plus en plus fréquents à mesure que le changement climatique fait des ravages sur la planète. Le sud de la France est l’une des nombreuses régions à avoir été frappées par des inondations ces dernières années, avec de fortes précipitations provoquées en partie par l’humidité au-dessus de la mer Méditerranée.
Le satellite Robusta-3A, dont le lancement est prévu dans le cadre de la première mission d’Ariane 6, survolera notre planète à 580 km d’altitude pour aider à quantifier l’accumulation de vapeur d’eau au-dessus de la mer Méditerranée et à améliorer les prévisions de fortes pluies entraînant des inondations.
Robusta-3A est un CubeSat de 30 cm du Centre spatial universitaire de Montpellier, en France. Il recueillera les signaux de satellites de navigation, tels que la constellation européenne Galileo, qui sont réfléchis par l’eau dans les airs. Les données recueillies par Robusta-3A depuis l’espace seront comparées aux données recueillies par les récepteurs de navigation embarqués sur les navires en mer Méditerranée, et les différences entre les deux permettront aux chercheurs de Météo-France de mieux comprendre le processus par lequel la vapeur d’eau se transforme en crues éclair.
![Plus de 300 étudiants de l’Université de Montpellier et du monde entier se sont impliqués dans Robusta-3A](/var/esa/storage/images/esa_multimedia/images/2024/04/robusta-3a_involved_-300_students_from_the_university_of_montpellier_and_all_over_the_world/26023579-1-eng-GB/Robusta-3A_involved_-300_students_from_the_University_of_Montpellier_and_all_over_the_world_article.jpg)
Les orages soudains et les crues éclair propres à la région cévenole, connus sous le nom d’« épisode cévenol », constituent un danger constant dans le sud de la France.
« Si les données que nous allons collecter améliorent la précision géographique et temporelle des prévisions météorologiques pour les épisodes cévenols, cela pourrait aider les autorités à alerter précocement la population et permettrait aux services de secours de mieux cibler les zones à risque », explique Romain Briand, responsable assemblage, intégration et tests au Centre universitaire spatial de Montpellier.
Un robuste bonus côté radiations
Bien qu’il ne fasse que la taille d’une boîte à chaussures, Robusta-3A vise à faire encore plus que de cartographier la vapeur d’eau depuis l’espace. Dans le cadre d’une mission supplémentaire, le CubeSat testera la résistance aux radiations rencontrées dans l’espace de la mémoire informatique du fabricant de puces 3D PLUS. Cette société française est spécialisée dans les composants électroniques de haute fiabilité et leur mémoire informatique s’est récemment posée sur la Lune avec l’atterrisseur indien Chandrayaan-3.
Fabriqué à Montpellier
Après plus d’une décennie de développement impliquant environ 300 étudiants de l’Université de Montpellier et du monde entier, Robusta-3A sera le septième satellite développé entièrement en interne, en ayant beaucoup appris du développement et du lancement des satellites Robusta-1U, plus petits. Le projet a offert une formation pratique et un gain d’expérience en ingénierie et en sciences à la prochaine génération d’ingénieurs et de chercheurs du secteur spatial.
![Robusta-3A en cours de développement au Centre spatial universitaire de Montpellier (CSUM)](/var/esa/storage/images/esa_multimedia/images/2024/04/robusta-3a_under_development_by_centre_spatial_universitaire_de_montpellier_csum2/26024424-1-eng-GB/Robusta-3A_under_development_by_Centre_Spatial_Universitaire_de_Montpellier_CSUM_article.jpg)
« C’est avec un réel plaisir et surtout une grande fierté que nous travaillons sur Robusta-3A. Ce projet nous a incités à relever des défis technologiques et humains, ce qui rend les succès obtenus jusqu’ici encore plus beaux et gratifiants », déclare Romain Briand. « Nous sommes également très fiers de décoller à bord du premier vol d’Ariane 6, qui sera suivi avec beaucoup d’intérêt par tous les passionnés de l’espace. »
« Faire partie du projet Robusta-3A a été un défi immense et incroyablement stimulant », ajoute Sara Vega Martinez, ingénieure système d’alimentation électrique. « Je suis ravie et reconnaissante de cette opportunité de lancement sur Ariane 6. Cette expérience a été une source d’apprentissage et d’accomplissements sans précédent. »
La charge utile météorologique de Robusta-3A a été développée en collaboration avec le service météorologique français Météo-France, la société géographique française IGN, l’école d’ingénieurs et institut de recherche français ENSTA Bretagne et le port de Sète. Deux laboratoires de recherche ont contribué au développement de la charge utile d’essais radiologiques, le Laboratoire d’Informatique, de Robotique et de Microélectronique de Montpellier, et l’Institut d’Électronique et des Systèmes.
![Vue d’artiste d’Ariane 62](/var/esa/storage/images/esa_multimedia/images/2023/06/ariane_flying_into_space_with_two_boosters_artist_s_impression/24911939-2-eng-GB/Ariane_flying_into_space_with_two_boosters_artist_s_impression_article.jpg)
Ariane 6 a été conçue pour tous les futurs possibles et fera preuve d’un essentiel maximum de polyvalence. Elle pourra placer n’importe quel satellite ou charge utile sur n’importe quelle trajectoire orbitale grâce au nouveau moteur réallumable Vinci ; celui-ci va propulser l’étage supérieur d’Ariane 6 encore et encore, s’arrêtant et redémarrant afin d’insérer des missions sur toute orbite désirée. Il conservera suffisamment de carburant pour effectuer une dernière poussée, soit pour se désorbiter et effectuer une rentrée en toute sécurité dans l’atmosphère terrestre, soit pour s’insérer sur une « orbite cimetière » voisine.