Lancement d’Ariane 6 : OOV-Cube, l’internet des objets (sauvages)
Le tout nouveau lanceur européen décollera bientôt, et avec lui de nombreuses missions spatiales ayant chacune leur propre objectif, leur propre destination et leur propre équipe prête à applaudir. Qu’il s’agisse de lancer de nouveaux satellites pour observer et étudier la Terre, scruter l’espace profond ou tester d’importantes nouvelles technologies en orbite, le premier vol d’Ariane 6 mettra en valeur la polyvalence et la flexibilité de cet impressionnant lanceur lourd. Continuez à lire pour tout savoir sur OOV-Cube, puis découvrez qui d’autre sera parmi les premiers à voler.
![OOV-Cube](/var/esa/storage/images/esa_multimedia/images/2024/04/oov-cube/26050067-1-eng-GB/OOV-Cube_article.jpg)
OOV-Cube (de son nom complet On Orbit Verification Cube) est un nanosatellite de 25 cm sur 25 cm qui rassemble des partenaires improbables : un test de technologie pour le suivi de la faune sauvage, l’internet des objets et plus encore. Développé par l’Université technique de Berlin (TU Berlin) et la société berlinoise RapidCubes, il sera lancé sur une orbite circulaire basse, à seulement 580 km au-dessus de la surface de la Terre.
La mission est composée d’un seul satellite, mais elle a plusieurs objectifs, expériences et démonstrations à son bord qui pourraient ouvrir la voie à de nouvelles applications dans le domaine des constellations de petits satellites.
![Walter Frese avec OOV-Cube](/var/esa/storage/images/esa_multimedia/images/2024/04/walter_frese_with_oov-cube/26050288-2-eng-GB/Walter_Frese_with_OOV-Cube_article.jpg)
« Cette mission a le potentiel d’aider à résoudre des problèmes qui sont très importants pour les gens sur Terre », explique Walter Frese, PDG de RapidCubes.
« OOV-Cube fournira une base scientifique pour des communications fiables et économes en énergie au service de la protection de la faune sauvage, et indépendantes des infrastructures au sol. En termes de conservation, il contribuera également aux recherches techniques sur la prévention des débris spatiaux. »
En réalisant la première démonstration expérimentale d’un protocole de communication haute performance « mioty », OOV-Cube testera une technologie qui pourra être liée à des émetteurs miniaturisés transportés par des animaux, auxquels seront connectés les scientifiques en temps réel. Ce dispositif serait particulièrement utile dans les régions éloignées dépourvues d’infrastructures terrestres.
« C’est une toute nouvelle expérience que d’intégrer notre réseau de détection de nuages au matériel d’apprentissage machine d’OOV-Cube », explique Alexander Balke, responsable du projet AITHER chez TU Berlin. « Je n’aurais jamais rêvé que notre travail pourrait être lancé dans l’espace sous les yeux du monde entier ».
![Ariane 6 avec deux boosters – vue d’artiste](/var/esa/storage/images/esa_multimedia/images/2017/01/ariane_6_with_two_boosters_artist_view/16610088-8-eng-GB/Ariane_6_with_two_boosters_artist_view_article.jpg)
La mission testera également le traitement des images en orbite à l’aide de l’intelligence artificielle (IA), une fonctionnalité importante et gain de temps puisque les données sur la surveillance de la faune pourraient être traitées par le satellite en orbite, plutôt que plus tard au sol.
Le satellite testera et vérifiera également de nouvelles cellules solaires à pérovskite bon marché et efficientes, ainsi qu’une caméra grand angle avec autofocus – un prérequis indispensable aux manœuvres d’amarrage nécessaires aux futures missions de service pour ravitailler, réparer ou réorbiter les satellites. Egalement important pour les futures missions de service en orbite, OOV-Cube vérifiera un système radio en « bande L » pour les communications entre satellites en orbite basse et en orbite géostationnaire.
« OOV-Cube est le sixième satellite d’une série sur laquelle je travaille, et le plus exigeant à ce jour en termes de charges utiles », poursuit Walter.
« Le moment où les premières données sont téléchargées avec succès suscite beaucoup d’émotions positives. Et pour cette mission, il y a la fierté supplémentaire que nous faisons quelque chose d’important pour l’environnement. »
Le lancement d’Ariane 6 est prévu pour juin-juillet 2024. Ariane 6 prend la relève d’un lanceur qui a connu un énorme succès, Ariane 5, principal lanceur européen pendant plus d’un quart de siècle. Ariane 5 a volé 117 fois entre 1996 et 2023 au départ du Port spatial de l’Europe en Guyane française.
Ariane 6 a été conçue pour tous les futurs possibles et fera preuve d’un maximum de polyvalence, essentiel. Elle pourra placer n’importe quel satellite ou charge utile sur n’importe quelle trajectoire orbitale grâce au nouveau moteur réallumable Vinci ; celui-ci va propulser l’étage supérieur d’Ariane 6 encore et encore, s’arrêtant et redémarrant afin d’insérer des missions sur toute orbite désirée. Il conservera suffisamment de carburant pour effectuer une dernière poussée, soit pour se désorbiter et effectuer une rentrée en toute sécurité dans l’atmosphère terrestre, soit pour s’insérer sur une « orbite cimetière » voisine.
« Nous sommes vraiment ravis de cette opportunité de voler à bord du nouveau lanceur européen Ariane 6 », déclare Enrico Stoll, président des Technologies spatiales à l’Université technique de Berlin.
![Équipe d’OOV-Cube](/var/esa/storage/images/esa_multimedia/images/2024/04/oov-cube_team/26050454-2-eng-GB/OOV-Cube_team_article.jpg)
« TU Berlin a fait ses preuves avec 28 satellites développés et exploités au cours des dernières décennies, et la mission OOV-Cube revêt une importance particulière pour nous. C’est l’une des premières fois que nous allons exploiter une expérience sur un satellite développé par l’une de nos entreprises dérivées, RapidCubes, ce qui ajoute une dimension vraiment intéressante à notre expérience sur le terrain. »